De quelle manière le péché anéantit
l'homme
et de la résistance que la Grâce trouve en lui
" Vien vien, me dites−vous, appaiser ma colere,
Change en respect tous tes mépris,
J'ai toûjours de l'amour, et je suis toûjours Pere
Ne veux−tu plus estre mon fils ?
Si tu n'aimes un Pere, au moins redoute un Juge,
Prens toy−mesme pitié de toy ;
Contre moy quel moyen de trouver un refuge,
Si tu n'en cherches pas en moy ? "
Mon coeur stupide et froid à des soins si propices
Ne vous montre que ses dédains,
Le mépris de vos loix fait toutes mes délices,
Et ma perte tous mes desseins.
Du remords inspiré l'officience atteinte
Fait sur moy peu d'impression,
Je n'écoûte pour vous, ny l'amour ny la crainte,
Ny pour moy la compassion.
Ainsi honteusement je voy couler mon âge
Dans les soins de la vanité,
Et je perds des moments dont le prudent usage
Me devoit une Eternité.
Au lieu de m'assurer une gloire immortelle,
Qui ne peut jamais se ternir,
Je m'assure des maux dont la rigueur cruelle
De quelle manière le péché anéantit l... 2