formule qui donne la largeur des franges extérieures dans une des
limites de la loi de la diffraction, en mesurant l' ombre d' un
fil éclairé par une étoile ; pour cela j' ai choisi une étoile
très-brillante, et je me suis servi d' une lentille peu convexe,
afin de ne pas trop affaiblir la lumière : cette lentille avait
deux pieds de longueur focale. Le fil-de-fer, qui avait un
millimètre de diamètre, était placé à 8 mètres de distance du
foyer de la lentille. La largeur de son ombre, entre les deux
bandes extérieures du ier ordre, calculée d' après la formule (..)
qui devient (..) lorsque le point lumineux est infiniment éloigné,
devait être par conséquent Om, Oo 7 o 7. J' avais fixé sur un
petit cadre que la lentille portait à son foyer deux fils
parallèles espacés de soixante-dix millimètres, distance mesurée
de milieu en milieu le plus exactement possible. Ces fils étaient
éclairés par une lampe. Ayant l' oeil placé à l' autre foyer de
la lentille, je voyais à-la-fois ces deux fils et l' ombre du fil
-de-fer, qui marchait d' occident en orient par l' effet du
mouvement diurne. Je tournais la lentille un peu à l' orient, et
j' attendais le moment où les parties les plus sombres des deux
franges passaient sur les fils du petit cadre. Il m' a toujours
semblé qu' il se trouvait au milieu de chacune en même temps, et
j' ai répété dix fois cette expérience. Je dis il m' a semblé
, parce que le mouvement involontaire de ma tête, qui n' était
pas appuyée, et la distance à laquelle mon oeil se trouvait des
fils, à cause du peu de convexité de la lentille, m' empêchaient
de voir bien nettement à-la-fois ces deux fils et l' ombre du fil
-de-fer. Avec une lentille un peu plus convexe, d' un pied ou de
dix-huit pouces de foyer, on distinguerait
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mieux les fils, et la lumière de l' étoile ne serait pas encore
assez affaiblie pour qu' on ne vît nettement les deux franges
extérieures du ier ordre. Il est utile de remarquer qu' il peut
arriver dans beaucoup de circonstances que les bandes intérieures
en sortant de l' ombre conservent assez de force pour influer
sensiblement sur les franges extérieures. Cela dépend de la
largeur du corps opaque et de la distance à laquelle on observe
son ombre. Le phénomène devient alors très-compliqué en apparence
; et les espèces d' anomalies qui en résultent me semblaient tout
-à-fait inexplicables lorsque je commençai à m' occuper de la
diffraction. On peut éviter ce mélange des franges, qui
occasionnerait des erreurs dans les observations, en augmentant
ou diminuant suffisamment le diamètre du corps opaque. Les
franges extérieures, celles que l' on observe dans l' intérieur
des ombres et qui prouvent si bien l' influence que les rayons
lumineux exercent les uns sur les autres, font voir aussi que les
rayons qui ont été obscurcis par la discordance de leurs
vibrations redeviennent lumineux ensuite dans la partie du trajet
où les ondulations sont d' accord, et qu' ainsi ils peuvent
reprendre leur éclat après l' avoir perdu momentanément. Les
ondulations en se croisant se modifient sans doute au point de