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impressionante capacidade da sociedade haitiana de repetir os erros do passado e de se
manter numa mentalidade colonial configuram um verdadeiro mistério.
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É apenas em Barthélemy (1989:32-33) que encontramos uma proposta de
interpretação positiva a fenômenos frequentemente notados, descritos, e até criticados
por nossos civilizadores moralizantes. Velhos ditados reproduzem a idéia de que no
Haiti, ao invés da confiança e do trabalho em conjunto, as pessoas estariam sempre
puxando o tapete umas das outras.
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Sem discordar do conteúdo, Barthélemy inverte
seu sentido para mostrar uma função niveladora em tais comportamentos dentro do
sistema camponês. Haveria todo um sistema moral cujo objetivo final seria impedir o
desenvolvimento de relações desiguais. Assim, a suspeita, o medo, a inveja que as
On ne dira jamais assez combien l‟exil fut destructeur. [...] Comme si la facilité inclinait à revenir à
des schémas classiques d‟exercise ou de partage du pouvoir. Le mouvement populaire souffre lui-même
de ses propres carences et de la pesante verticalité de la société haïtienne. Au faîte de sa puissance en
1991, il ne parvient pas à transformer l‟adhésion généralisée, cette immense demande de participation,
en conscience politique [...]
Lavalas ne se mue pas en coordination, centralisée ou pas. Jamais s‟est organisé un parti ou un
mouvement politique. [...] Lavalas fonctionne comme une relation d‟amour, ou de confiance, entre Titid
et son peuple. Une union. Sans écheance ni contrat. [...] Ce mouvement n‟a jamais pu ou voulu se
construire. [...] Titid n‟a pas engagé de bataille de fond, des campagnes de masse. Pas ou peu de
« conscientisation culturelle ». Pas de tentatives sérieusement orchestrées pour éroder cette vieille Haïti
mentale, que le président dénonce à grand renfort de métaphores créoles. [...]
Les maux endémiques de la société haïtienne perdurant : l‟opacité, le mépris, l‟autoritarisme, le
macoutisme, l‟illetrisme. [...] Des militants indiscutibles se transforment en parlamentaires à la bedaine
prospère ou en bureaucrates hautains [...]. Par intérêt, par mimétisme ou par paresse, ils s‟installent
sans peine dans les habitudes de ministères auxquels ils rêvaient. [...] La fidélité devient vertu première,
la compétence accessoire. On récompense le conformisme et la vassalité. On craint les géniteurs et les
pionniers. Comme si le naturel revenait au galop, encouragé par les fonctionaires qui poussent à la
normalisation. Et le ministre qui se pare des plumes d‟un autre, à quel modèle va-t-il se identifier ? Au
seul qui existe depuis deux siècles : celui des dignataires des régimes antérieurs.
Partout surgissent les mêmes difficultés. Obstacles ou impasses : improvisation, gaspillage des
ressorces, difficulté à travailler en équipe, à débattre, à clarifier, à deleguer des pouvoirs,
courtisanerie, cliéntelisme et clanisme, naissance d‟une nomenklatura... [...] Mais, en 1996, la
démocratie en transition ressemble parfois à un retour progressif à l’Haïti eternelle. Celle de la misère,
comprise comme désolation, mais aussi silence, mépris et impunité.
Les archaïsmes reviennet au galop. L‟histoire, de nouveau, colle aux souliers d‟Haïti. Une glue qui
scelle lentement le présent à un passé de boue et de sang : le retour à cette singularité de l’enfermement
et de l’immobilisme. [...] Les démons – arbitraires, chantages, inégalités, vassalités – n‟ont jamais quitté
la place, ils reprennent vigueur. Wargny 2008:98-101. Meus grifos.
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Au-delà des émotions, des dechoukaj et des révolutions, des coups de colère et des coups de force, des
sursauts et des élections, des tutelles successives, oligarque ou étrangère, comment une société engendre-
t-elle pareille faculté à redevenir elle-même: enfermé, allergique aux influences ou aux repères
extérieurs, repliée sue le modèle mental colonial et le caciquat politique? Idem:127.
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“Depi nan Ginen, nèg trayi nèg” [Desde a Guiné [África], negro trai negro] / “Chen manje chen” [os
cães devoram uns aos outros]. No corpus Barthélemy é o único autor a trazer ditados e outras falas em
kreyol sem tradução ao francês. Ele também comenta histórias de Ti Malis e Bouqui, dois personagens
clássicos da tradição oral rural haitiana, mas desconhecidos alhures, sem qualquer explicação extra.